L'ascension de Mehmet Ali au pouvoir égyptien résulte d'une combinaison remarquable de stratégie politique et d'opportunisme dans un contexte de grande instabilité. Son parcours illustre parfaitement comment un officier ottoman d'origine albanaise est devenu le maître incontesté de l'Égypte.
Après le retrait des troupes françaises en 1801, l'Égypte s'est retrouvée dans une situation politique particulièrement complexe. Cette province ottomane se trouvait sans dirigeant clairement établi, créant un véritable vide de pouvoir propice à l'émergence de nouvelles figures politiques.
Pendant cette période, trois forces principales s'affrontaient pour le contrôle du pays. D'abord, les Mamelouks, bien qu'affaiblis par leur défaite face aux Français, tentaient de réimposer leur autorité après six siècles de domination. Ensuite, l'Empire ottoman cherchait à renforcer son emprise sur cette province stratégique. Enfin, les Britanniques, soucieux d'empêcher un retour français, soutenaient les Mamelouks qu'ils jugeaient plus facilement influençables.
Entre 1802 et 1805, l'instabilité était telle que quatre gouverneurs ottomans se succédèrent rapidement : Khusrew Pacha, Tahir Pacha, Ali-el-Djezain et Kurchid Pacha. Cette période d'anarchie a créé un terrain favorable aux ambitions de Méhémet Ali.
Méhémet Ali, alors commandant des troupes albanaises envoyées par le sultan pour combattre les Français, a fait preuve d'une remarquable intelligence politique. Conscient que la population égyptienne était lassée par l'instabilité chronique, il s'est positionné habilement comme le défenseur du peuple.
Sa stratégie la plus brillante fut sans doute son alliance avec les oulémas, ces chefs religieux et intellectuels qui jouissaient d'une grande influence auprès de la population égyptienne. Entre 1801 et 1805, il a constamment œuvré pour gagner leur confiance et s'attirer un soutien populaire.
Le moment décisif survint le 12 mai 1805, lorsque Méhémet Ali manœuvra ses troupes albanaises, qui n'avaient pas été payées, de sorte qu'elles reportèrent leur colère contre le gouverneur Kurchid Pacha. Ce dernier, se sentant menacé, prit la fuite. Immédiatement, les oulémas du Caire proclamèrent Méhémet Ali comme nouveau Pacha d'Égypte.
Par la suite, soucieux d'agir dans le cadre de la légalité ottomane, les oulémas demandèrent au sultan Selim III de ratifier leur décision. Le sultan, n'étant pas en mesure de s'opposer à cette nomination, confirma officiellement Méhémet Ali comme Pacha d'Égypte le 18 juin 1805.
Malgré sa nomination, Méhémet Ali devait encore faire face à la menace persistante des Mamelouks qui constituaient toujours une force militaire importante et contrôlaient de vastes territoires. Ces derniers planifiaient d'ailleurs de l'assassiner pour reprendre le pouvoir.
Pour consolider définitivement son autorité, Méhémet Ali organisa un événement qui allait marquer l'histoire égyptienne. Le 1er mars 1811, il invita environ 470 chefs mamelouks à une cérémonie à la Citadelle du Caire, prétextant célébrer le départ d'une expédition militaire en Arabie menée par son fils Toussoun Pacha.
Lors de cette réception, alors que les Mamelouks empruntaient un passage étroit, Méhémet Ali fit fermer les portes et ordonna à ses fidèles soldats albanais d'ouvrir le feu. Presque tous les chefs mamelouks furent ainsi neutralisés en une seule opération.
Cette action décisive permit à Méhémet Ali de devenir le maître incontesté de l'Égypte. Désormais, il pouvait se consacrer pleinement à son projet de modernisation du pays, sans craindre d'opposition interne majeure.
Une fois solidement installé au pouvoir, Mehmet Ali entreprit une série de réformes ambitieuses qui allaient transformer l'Égypte en profondeur. Sa vision claire d'un État moderne s'est traduite par des changements structurels dans tous les domaines stratégiques.
Mehmet Ali comprit rapidement que pour asseoir son autorité et moderniser l'Égypte, il lui fallait disposer d'une force militaire puissante et organisée. Dès 1815, il abandonna le modèle des armées mercenaires pour créer le nizam jedid, une armée régulière formée selon les standards européens.
Pour structurer cette nouvelle force, il fit appel à d'anciens officiers napoléoniens, notamment le colonel Sève (devenu Soliman Pacha après sa conversion à l'islam). Sous leur direction, l'armée égyptienne adopta l'organisation, la discipline et les techniques militaires françaises.
Cette réforme s'accompagna de la création d'écoles militaires spécialisées et d'arsenaux modernes. Par ailleurs, Méhémet Ali établit une industrie militaire locale capable de produire des armes et des uniformes, réduisant ainsi la dépendance aux importations européennes.
Au cœur des réformes de Mehmet Ali se trouvait la modernisation des infrastructures du pays. Il porta une attention particulière au système d'irrigation, élément vital pour l'agriculture égyptienne. De nombreux canaux furent creusés ou rénovés, tandis que des barrages permettaient de mieux contrôler les crues du Nil.
En parallèle, il développa le réseau de transports avec la construction de routes et de ponts. Dans les zones urbaines, notamment au Caire et à Alexandrie, il fit ériger des bâtiments administratifs modernes qui symbolisaient la nouvelle puissance de l'État.
L'introduction de nouvelles cultures agricoles, comme le coton à longues fibres, révolutionna l'économie du pays. Cette initiative permit à l'Égypte de s'intégrer aux marchés internationaux et de générer des revenus considérables.
Les experts européens furent des acteurs essentiels de la modernisation égyptienne. Mehmet Ali, admiratif des avancées technologiques occidentales, n'hésita pas à recruter massivement des ingénieurs, médecins, architectes et éducateurs français, italiens et britanniques.
Ces spécialistes transférèrent leur savoir-faire dans tous les domaines : agriculture, médecine, industrie militaire, urbanisme et éducation. Ils formèrent également la première génération d'experts égyptiens qui poursuivraient ensuite l'œuvre de modernisation.
La création d'imprimeries modernes, dirigées par des techniciens européens, permit la diffusion des connaissances scientifiques et techniques à travers le pays.
Conscient que la modernisation durable passait par la formation des esprits, Méhémet Ali fit de l'éducation une priorité absolue. Il créa un système éducatif structuré comprenant :
La plus ambitieuse de ses initiatives fut sans doute l'envoi de missions éducatives en Europe. Des centaines de jeunes Égyptiens furent ainsi formés dans les meilleures universités françaises et italiennes, constituant à leur retour l'élite intellectuelle et administrative du pays.
Cette politique éducative s'accompagna du développement de la traduction d'ouvrages scientifiques européens en arabe, permettant la diffusion des connaissances modernes à travers le pays.
Grâce à ces réformes menées avec détermination, Mehmet Ali jeta les bases d'un État moderne, transformant l'Égypte en une puissance régionale respectée et crainte par l'Empire ottoman lui-même.
Les ambitions territoriales de Mehmet Ali dépassaient largement les frontières de l'Égypte. Rêvant d'un pays indépendant et puissant, il cherchait à s'affranchir de la tutelle de l'Empire ottoman tout en créant un véritable empire égyptien. Cette vision expansionniste guidait sa politique extérieure et ses nombreuses campagnes militaires.
Dès 1811, Mehmet Ali commença ses conquêtes par la péninsule arabique. Chargé par le sultan ottoman de mater la révolte wahhabite, il envoya d'abord son fils Toussoune, puis, après le décès de ce dernier, son fils aîné Ibrahim Pacha qui s'empara de Dariya, la capitale saoudienne, en 1818.
En février 1820, il dirigea une expédition vers l'ouest et conquit l'oasis de Siwa dans le désert Libyque. La même année, il tourna son attention vers le sud en envoyant une armée de 4 000 à 5 000 hommes, principalement composée d'Arabes et de Turcs, vers les régions correspondant au Soudan actuel. Cette force militaire, dirigée par son fils Ismaïl, s'empara rapidement de la Nubie puis écrasa les Arabes Shagia au sud de la province de Dongola. L'armée égyptienne poursuivit sa progression et annexa le territoire de Sennar au centre du Soudan.
Mais l'expansion la plus ambitieuse fut sans doute celle vers la Syrie et la Palestine. Le 31 octobre 1831, prétextant que le gouverneur d'Acre avait donné asile à 6 000 paysans égyptiens fuyant les impôts, il envoya Ibrahim Pacha conquérir ces territoires ottomans. La Palestine et la Syrie tombèrent facilement aux mains des Égyptiens, bien que la ville d'Acre résista pendant six mois avant d'être prise.
En 1821, Ibrahim Pacha fit construire le bourg de Khartoum, stratégiquement situé à la confluence du Nil Blanc et du Nil Bleu. Cette nouvelle ville devint rapidement la capitale du Soudan égyptien et le siège du gouverneur de cette colonie.
La fondation de Khartoum répondait à plusieurs objectifs. D'abord, elle permettait de contrôler les voies fluviales vitales du Nil, assurant ainsi la domination égyptienne sur toute la région. Par ailleurs, elle servait de base pour l'exploitation des ressources du Soudan, notamment l'ivoire et l'or que Mehmet Ali espérait trouver en abondance pour remplir ses coffres.
La ville devint également un point de départ pour les expéditions scientifiques et commerciales vers l'intérieur de l'Afrique. En effet, Méhémet Ali s'inspirait des pratiques européennes qui associaient conquêtes territoriales et exploration scientifique, notamment lors de l'expédition dans le Haut-Nil et en Nubie (1819-1822).
L'expansion de Mehmet Ali vers la Syrie, la Palestine et l'Arabie s'inscrivait dans sa stratégie d'indépendance vis-à-vis de l'Empire ottoman. Ces conquêtes lui permettaient non seulement d'étendre son territoire mais aussi de créer un tampon protecteur autour de l'Égypte.
La campagne victorieuse contre les wahhabites en Arabie (1811-1818) lui donna des idées plus ambitieuses. Son fils Ibrahim remporta d'importantes victoires en Syrie puis en Anatolie entre 1832 et 1839, prouvant l'efficacité de l'armée modernisée égyptienne. Le 21 décembre 1832, une armée égyptienne de seulement 15 000 hommes parvint à vaincre l'armée turque forte de 54 000 soldats lors de la bataille de Konya.
Ces succès militaires permirent à Mehmet Ali de négocier le contrôle officiel de la Syrie et de la Palestine lors du traité de Kütahya en 1833. C'était l'apogée de son empire et de son règne. En 1839, lors de la deuxième guerre contre le sultan ottoman, les armées égyptiennes s'approchèrent dangereusement de Constantinople, menaçant le cœur même de l'Empire ottoman.
Ainsi, à travers ces conquêtes stratégiques, Mehmet Ali visait à construire un puissant empire méditerranéen capable de rivaliser avec les grandes puissances de l'époque.
Les succès militaires de Mehmet Ali ont attiré l'attention des grandes puissances européennes qui voyaient d'un œil attentif l'ascension de ce dirigeant ambitieux. L'équilibre des pouvoirs en Méditerranée orientale constituait alors un enjeu diplomatique majeur pour ces nations.
La bataille de Navarin, survenue le 20 octobre 1827, marque un tournant dans l'expansion de Mehmet Ali. Cette confrontation navale s'inscrit dans le contexte de la guerre d'indépendance grecque, où les puissances européennes décidèrent d'intervenir suite au traité de Londres du 6 juillet 1827.
Les flottes française, britannique et russe se trouvèrent face à la flotte ottomane composée principalement de navires turcs et égyptiens dans la baie de Navarin. Bien qu'aucun des deux camps n'ait initialement prévu l'affrontement, des tirs provenant d'un navire ottoman déclenchèrent les hostilités.
L'issue de cette rencontre fut déterminante : sans perdre un seul navire, les forces alliées neutralisèrent une soixantaine de bâtiments ottomans. Par ailleurs, la France envoya ensuite un corps expéditionnaire en Morée (Péloponnèse), qui en chassa l'armée égyptienne d'Ibrahim pacha.
La rivalité entre l'Empire ottoman et l'Égypte créa une course aux armements navals en Méditerranée orientale. Cette situation poussa les puissances européennes à s'impliquer dans ce qu'on appelait la "Question d'Orient".
La France entretenait des relations privilégiées avec Mehmet Ali. Des officiers français avaient d'ailleurs contribué à moderniser la marine égyptienne. Ce soutien s'expliquait par l'espoir français de s'assurer une influence en Palestine.
En revanche, le Royaume-Uni craignait l'effet déstabilisateur d'un effondrement ottoman sur l'équilibre européen. L'Angleterre souhaitait également consolider sa domination en Méditerranée orientale. Quand une partie de la flotte ottomane rallia Mehmet Ali, la réaction britannique fut immédiate.
En 1840, quatre puissances européennes (Royaume-Uni, Prusse, Russie et Autriche) intervinrent comme médiatrices entre l'Empire ottoman et l'Égypte par la convention de Londres du 15 juillet.
Suite à cette médiation, Mehmet Ali accepta un accord diplomatique qui reconnaissait officiellement sa position. En effet, le traité de Londres de 1841 lui confirma la possession héréditaire de l'Égypte en tant que vice-roi (khédive) sous suzeraineté ottomane.
Ce règlement diplomatique assurait ainsi l'avenir de la dynastie fondée par Mehmet Ali, qui gouvernerait l'Égypte jusqu'en 1952. Par ailleurs, cette reconnaissance officielle plaçait l'Égypte dans une situation comparable à celle des principautés de Moldavie, de Valachie ou de Serbie.
L'héritage de Mehmet Ali demeure aujourd'hui encore profondément ancré dans l'identité égyptienne. Ses contributions exceptionnelles ont façonné le destin du pays bien au-delà de son règne, créant les fondations d'un État moderne qui perdure jusqu'à nos jours.
La dynastie fondée par Mehmet Ali a gouverné l'Égypte pendant plus d'un siècle et demi. Ses descendants directs ont régné jusqu'en 1952, date de la révolution qui a mis fin à la monarchie égyptienne. Parmi eux, son petit-fils Ismaïl Pacha a poursuivi son œuvre modernisatrice en développant notamment le canal de Suez. D'ailleurs, cette lignée a assuré une remarquable stabilité politique au pays pendant une période où le reste du Moyen-Orient connaissait de nombreux bouleversements.
Après son décès en 1849, plusieurs de ses initiatives ont continué à porter leurs fruits. Le système éducatif qu'il avait créé s'est développé, formant l'élite intellectuelle du pays. Par ailleurs, l'agriculture modernisée, notamment la culture du coton, est restée le pilier de l'économie égyptienne. Les structures administratives centralisées qu'il avait établies ont également survécu, constituant l'ossature de l'État égyptien moderne.
Mehmet Ali est unanimement reconnu comme le père fondateur de l'Égypte contemporaine. En effet, il a transformé une simple province ottomane en un État quasi-indépendant doté d'institutions modernes. Sa vision progressiste a permis l'émergence d'une identité nationale égyptienne distincte de l'Empire ottoman. En créant les premières industries du pays et en modernisant l'agriculture, il a posé les bases d'une économie nationale viable.
Au terme de ce parcours à travers la vie extraordinaire de Méhémet Ali, vous comprenez certainement pourquoi il occupe une place si importante dans l'histoire égyptienne. Grâce à son intelligence politique remarquable, il a su s'imposer comme le nouveau Pacha d'Égypte en 1805, gagnant le soutien crucial des oulémas et établissant ainsi les fondations de son pouvoir.
Sous son règne, l'Égypte a connu une transformation profonde et durable. En effet, ses réformes militaires, économiques et éducatives ont propulsé le pays vers la modernité. La création du nizam jedid et l'introduction de nouvelles cultures comme le coton témoignent de sa vision progressiste et de sa détermination à faire de l'Égypte une puissance régionale.
Par ailleurs, son ambition ne s'arrêtait pas aux frontières égyptiennes. Ainsi, il a étendu son influence en Arabie, au Soudan avec la fondation stratégique de Khartoum, ainsi qu'en Syrie et en Palestine. Ses conquêtes militaires ont démontré l'efficacité de ses réformes et la puissance nouvelle de l'Égypte.
Après les interventions des puissances européennes, Méhémet Ali a obtenu la reconnaissance officielle de sa dynastie, assurant ainsi la continuité de son œuvre. Ses descendants ont gouverné l'Égypte jusqu'en 1952, poursuivant plusieurs de ses initiatives visionnaires comme le développement du canal de Suez.
Finalement, l'héritage de Méhémet Ali demeure indéniablement ancré dans l'identité égyptienne contemporaine. Vous pouvez aujourd'hui encore observer l'impact de ses réformes dans les structures administratives, le système éducatif et l'agriculture du pays. À travers sa vision audacieuse et ses réalisations exceptionnelles, il a véritablement mérité son titre de fondateur de l'Égypte moderne, transformant une simple province ottomane en un État quasi-indépendant doté d'une identité nationale distincte.
Q1. Qui était Méhémet Ali et pourquoi est-il important dans l'histoire égyptienne ?
Méhémet Ali était un dirigeant d'origine albanaise qui est devenu le gouverneur d'Égypte au début du XIXe siècle. Il est considéré comme le fondateur de l'Égypte moderne en raison des nombreuses réformes qu'il a mises en place pour moderniser le pays dans les domaines militaire, économique et éducatif.
Q2. Comment Méhémet Ali a-t-il pris le pouvoir en Égypte ?
Méhémet Ali a pris le pouvoir en Égypte en 1805 grâce à son habileté politique. Il a su gagner le soutien des oulémas (chefs religieux) et de la population, puis a été nommé Pacha d'Égypte par le sultan ottoman. Il a ensuite consolidé son pouvoir en éliminant ses rivaux, notamment les Mamelouks.
Q3. Quelles ont été les principales réformes mises en place par Méhémet Ali ?
Méhémet Ali a modernisé l'armée égyptienne, développé les infrastructures du pays, notamment le système d'irrigation, introduit de nouvelles cultures comme le coton, et créé un système éducatif moderne. Il a également fait appel à des experts européens pour aider à la modernisation du pays.
Q4. Pourquoi Méhémet Ali a-t-il cherché à étendre le territoire égyptien ?
Méhémet Ali avait l'ambition de créer un empire égyptien puissant et indépendant de l'Empire ottoman. Il a donc mené des conquêtes en Arabie, au Soudan, en Syrie et en Palestine pour étendre son influence et renforcer la position de l'Égypte dans la région.
Q5. Quel héritage Méhémet Ali a-t-il laissé à l'Égypte moderne ?
L'héritage de Méhémet Ali est considérable. Il a fondé une dynastie qui a gouverné l'Égypte jusqu'en 1952, mis en place des institutions modernes qui ont perduré, et jeté les bases de l'économie et de l'identité nationale égyptienne. Ses réformes dans l'éducation, l'agriculture et l'administration ont profondément marqué le développement du pays.